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Le guide de l’ergonomie

Sommaire

1. Qu’est-ce que l’ergonomie ?

a. Brève histoire de l’ergonomie
b. Des courants et des évolutions

2. L’ergonomie de l’activité

3. Les institutions liées à l’ergonomie de l’activité

a. L’IEA
b. La SELF
c. Le CE2
d. Le réseau ANACT-ARACT

4. Le facteur humain

5. Les méthodes de travail de l’ergonome

a. L’implantation du projet
b. Un travail de terrain et d’observation
c. Une double approche

6. Les champs d’intervention de l’ergonome en entreprise

a. Des champs d’interventions multiples
b. Les restrictions médicales
c. La méthode 3-6-9

7. Les outils d’analyse biomécanique

a. La grille RULA
b. La grille REBA
c. L’équation de NIOSH
d. La norme NF35-109

8. Les autres outils d’analyse de l’ergononome

a. Les critères de Gollac
b. Les outils pour comprendre les facteurs organisationnels
c. Les outils pour comprendre les facteurs environnementaux
d. Les entretiens d’autoconfrontation, simples ou croisés

Qu’est-ce que l’ergonomie ?

Du grec, ergon (le travail), et nomos (la loi), l’ergonomie est la discipline scientifique qui consiste à observer et analyser l’homme dans son activité et ses conditions de travail, ainsi que ses interactions et relations avec les différents systèmes. 

Bien que cette discipline reste encore assez méconnue en France, l’ergonomie est devenue une profession à part entière. On dénombre aujourd’hui pas moins de 3 000 ergonomes en exercice sur le territoire français. 

L’ergonome, spécialiste de l’analyse de l’activité, se doit d’intégrer les dimensions sociales, humaines et organisationnelles dans ses différents projets. 

Brève histoire de l’ergonomie

L’émergence de l’ergonomie a lieu après la seconde guerre mondiale avec l’essor de la révolution industrielle. Les systèmes d’organisations de travail comme le taylorisme ou le fordisme se mettent alors en place pour penser de nouvelles méthodes de travail. 

Avec des tâches à répétition et des cadences toujours plus rapides, l’idée était alors d’adapter le travail à l’homme. Aujourd’hui, la volonté est plutôt à la tendance inverse : adapter le travail à l’humain.  

En France, l’ergonomie naît grâce à la médecine du travail. L’objectif ? Protéger la santé du travailleur. Le rôle du médecin du travail est exclusivement préventif.

Là où l’ergonomie se distingue, c’est qu’elle s’axe également sur l’amélioration de la productivité et la qualité de la production de travail, là où la médecine du travail n’y trouve pas vocation. 

L’ergonomie est une discipline en constante évolution et répond à des questions de plus en plus spécifiques comme, par exemple, comment associer productivité au travail et bien-être physique des employés ? Ou encore, comment concilier les exigences d’une tâche spécialisée avec les contraintes exercées sur la posture de l’opérateur ? 

Des courants et des évolutions

Au sein de l’ergonomie, on trouve différents ancrages de la discipline. Deux principaux courants en ressortent : 

  • l’ergonomie de l’activité humaine avec une compréhension plutôt européenne ;
  • et l’ergonomie dite du facteur humain avec une approche provenant plutôt des États-Unis. 

Les objectifs restent avant tout communs puisque l’ergonomie a toujours pour objectif d’améliorer les conditions de travail et l’utilisation des outils (machines, interfaces, etc.). 

Aujourd’hui, on constate un essor des formations en ergonomie avec une demande croissante des embauches et demandes d’interventions. 

Bien que les filières de formation se trouvent principalement en sciences humaines, on retrouve aussi une demande importante dans les Universités des Sciences et Activités Physiques (STAPS)

En effet, elles sont bien souvent intéressées par un développement ancré sur la compréhension globale du fonctionnement du corps humain et de l’analyse du mouvement humain appelée la biomécanique. On peut trouver des possibilités d’apprentissage en particulier avec la CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers).

L’ergonomie de l’activité

L’ergonomie de l’activité anciennement appelée l’ergonomie de la langue française trouve en son cœur la question de l’activité. On cherche à comprendre les déterminants de l’activité de l’homme dans son environnement.

Qu’il s’agisse d’ergonomie centrée sur l’activité ou sur le facteur humain, l’objectif reste de pouvoir identifier les contraintes imposées sur l’opérateur et prévenir des risques professionnels. 

L’ergonomie de l’activité repose sur la compréhension du delta entre l’activité prescrite et l’activité réelle. Elle repose également sur l’analyse plurifactorielle de l’activité de travail, avec en ligne de mire :

  • les facteurs biomécaniques ;
  • les facteurs organisationnels ;
  • les facteurs psychosociaux ;
  • les facteurs individuels ;
  • et les facteurs environnementaux.

Les institutions liées à l’ergonomie de l’activité

L’IEA

Si l’on s’intéresse aux institutions principales de l’ergonomie, on y retrouve en première place l’IEA (International Ergonomics Association). Fondée en 1957, l’IEA est « une fédération de sociétés du monde entier ayant pour but d’augmenter les connaissances en ergonomie et de promouvoir leurs applications au service de l’être humain ». De par ses origines anglo-saxonnes, elle va permettre de promouvoir les échanges internationaux entre les ergonomes en organisant notamment des congrès sur la discipline. 

La SELF

Sur le territoire français, on retrouve la SELF (Société d’Ergonomie de Langue Française). Fondée en 1963, celle-ci a pour volonté de « promouvoir l’ergonomie dans la recherche, la pratique et l’enseignement de l’ergonomie ». 

En ce qui concerne la recherche, on trouve notamment une trentaine de laboratoires avec chercheurs et enseignants-chercheurs en ergonomie en lien avec les départements « Facteurs Humains » et  « Ergonomie Recherche et Développement » des groupes industriels.

Le CE2

En partenariat avec la SELF on trouve le Collège des enseignants-chercheurs en ergonomie créé en 2004.

Dirigé par un bureau d’élus le CE2 a pour objectifs : 

  •  de promouvoir l’enseignement de l’ergonomie dans l’enseignement supérieur ;
  •  de développer des actions nationales et internationales de structuration de l’ergonomie ;
  •  et de soutenir le développement de la recherche en ergonomie dans sa diversité.

Parmi les actions du CE2 on retrouve notamment : 

  • l’aide à la formation en ergonomie (le soutien aux masters, les formations doctorales) ;
  • les critères de qualifications des enseignants-chercheurs en ergonomie ;
  • et les supports de publications des enseignants-chercheurs en ergonomie.

Le réseau ANACT-ARACT

Placée sous la tutelle du ministère chargé de l’économie, l’ANACT (L’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) repose de façon très concrète sur l’ergonomie et la profession des ergonomes et permet ainsi son développement.

Le réseau Anact-ARACT intervient de façon plus ciblée pour les TPE et PME

Présente aux côtés des entreprises et des travailleurs, l’ANACT regroupe plusieurs missions : 

  • la promotion de la santé et de la qualité de vie au travail ;
  • la prévention des risques professionnels ;
  • et l’amélioration de l’environnement de travail.

Le facteur humain

Appelée « Human factors », l’ergonomie du facteur humain fait partie des courants qui traversent la discipline de l’ergonomie. Elle répond à des problématiques opérationnelles concrètes et cherche à mettre en place des situations de travail qui favorisent une performance optimale pour les opérateurs. 

La volonté est de comprendre l’activité de l’homme dans son environnement. On retrouve une grande place pour la conception des postes de travail. On s’intéresse aux capacités humaines ainsi qu’à ses limites pour concevoir des postes et des équipements adaptés. 

Ses objectifs restent la performance et la santé de l’individu au travail. Cependant, l’accent est mis sur l’objectif d’efficience et de production au travail. L’idée est de concevoir un poste pour que l’opérateur assure une production de qualité et sans risquer de se blesser.

Le facteur humain accorde une importance particulière à l’organisation de la tâche. On va s’intéresser à la charge mentale, mais liée à la tâche. Les manipulations, l’accessibilité des objets entrent en compte dans l’analyse pour adapter les mécanismes à l’opérateur. 

Les méthodes de travail de l’ergonome

L’implantation du projet

En premier lieu, l’ergonome se doit d’analyser la demande. Pour cela, il prend en compte l’analyse des différentes sphères de l’entreprise, telles que :

  • les données RH ;
  • le tissu social ;
  • les données de sécurité ;
  • les campagnes de prévention déjà menées par l’entreprise ;
  • la marque employeur de l’entreprise ;
  • le projet dans sa globalité ;
  • etc.

Ainsi, il peut contextualiser la demande initiale et élargir cette demande, définir le périmètre de ses actions et de ses moyens, mais aussi mettre en place un rétroplanning d’intervention.

Enfin, il va devoir maintenant animer et coordonner les acteurs de l’entreprise autour de ce projet.

Un travail de terrain et d’observation

L’ergonome se rend sur le terrain et concentre son travail sur l’observation de l’activité réelle de la personne. L’objectif ? Mettre en lumière ce qui ne peut être vu par l’entreprise. 

Et cela se base sur trois axes d’étude :

  • l’activité prescrite (à l’oral ou par écrit) ;
  • ce que l’opérateur va comprendre ; 
  • et comment il va la mettre en action de façon réelle.  

Ainsi, en fonction de ce qui sera vu et entendu par l’ergonomie – notamment via des groupes de travail ou encore des entretiens –, ses hypothèses seront vérifiées.

Pour l’ergonome, faire la distinction entre le travail prescrit et l’activité réelle est crucial, car l’activité réelle de l’opérateur est rarement conforme à l’activité prescrite. Le travail de l’ergonome réside dans sa capacité à détecter cette discontinuité fondamentale. 

De plus, l’ergonome se doit de faire preuve de rigueur et d’autonomie. À lui de développer son processus d’analyse ergonomique du poste de travail pour suggérer une ou des améliorations à mettre en place. 

L’analyse objective des tâches va donc permettre à l’ergonome de dégager les potentielles raisons des dysfonctionnements au sein de l’entreprise.

De l’importance de la co-construction

Afin d’assurer le succès du travail des ergonomes, la volonté est à la co-construction. Les travailleurs sont au cœur des informations récoltées. Les échanges permettront d’ajuster au mieux les préconisations pour qu’elles soient les plus adaptées à la réalité de terrain, afin d’améliorer les conditions de travail général.

C’est notamment grâce à la mise en mot du travail et des mouvements par les opérateurs, que l’ergonome peut passer d’une prévention simplement réglementaire à une prévention gérée également par les opérateurs. Cela permet d’aboutir à une réelle co-construction de la prévention.

Une double approche

Arborant une double casquette, l’ergonome s’intéresse également aux instances décisionnelles et aux activités de la structure et ses données réelles : compétitivité, climat social, etc.

L’ergonome s’intéresse à la santé et la performance. Les deux fonctionnent non pas par opposition, mais bien en synergie complète. Le but est de s’inscrire dans une logique de construction sociale afin de mettre en place des solutions pérennes pour l’entreprise et ses salariés. 

Les champs d’intervention de l’ergonome en entreprise

Lorsqu’un ergonome intervient en entreprise, il s’intéresse à l’activité des opérateurs en situation réelle ou simulée. En France, les secteurs d’activités où les ergonomes interviennent le plus sont : 

  • les industries agroalimentaires ;
  • le secteur manufacturier ;
  • et le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics.

Dans ces secteurs d’activité, le taux de TMS est souvent au plus haut. Et les TMS entraînent de nombreuses conséquences pour l’entreprise et ses salariés. Ces répercussions néfastes incitent les dirigeants à se tourner de plus en plus vers des solutions de préventions concrètes et cela passe indiscutablement par le champ d’action des ergonomes. 

Des champs d’interventions multiples

La représentation de l’activité des ergonomes est souvent restreinte à l’aménagement des postes.

Bien au-delà de ce simple biais cognitif, les ergonomes interviennent dans une démarche d’analyse complète et s’inscrivent dans une volonté plus globale de prévention : ils animent et coordonnent les projets de prévention.

Leurs champs d’actions en entreprise sont divers et touchent différents domaines d’application : 

  • l’ergonomie physique ;
  • l’ergonomie organisationnelle ;
  • et l’ergonomie cognitive.

Les ergonomes se sont souvent cantonnés au travail de mise en lumière des dysfonctionnements en se chargeant de proposition de solutions. Aujourd’hui, ils participent de façon concrète dans la production des solutions, et ce directement aux côtés des concepteurs, ingénieurs de production, développeurs de sites… 

Ainsi, le travail de l’ergonome se présente sous différents niveaux d’action.

👉 Correction

L’ergonome est souvent appelé lorsque les dysfonctionnements sont déjà installés et c’est à lui de tenter de les « corriger » en proposant les solutions adaptées. Lorsqu’ils arrivent sur le terrain, ils héritent bien souvent d’une situation dégradée en amont. Le cœur des compétences attendues se veut donc à la réactivité. 

👉 Conception

Plus loin que la simple correction, l’ergonome agit aussi dès la conception des dispositifs de travail. Ici, on se trouve à la racine de la tâche. Le but est de favoriser une meilleure conception des postes. L’objectif final de l’intervention ergonomique en conception est de pouvoir identifier les contraintes liées à l’activité par le biais de la simulation. Penser une situation de travail en conception permet ainsi de réduire les coûts d’améliorations des postes de travail. 

Par exemple, l’utilisation de matériel de simulation avec la méthode de « scénarios » est devenue une démarche ergonomique à fort potentiel pour détecter les risques de TMS. On projette les opérateurs dans des situations de travail. 

Gestion des restrictions médicales

Ici, l’ergonome va notamment agir sur l’adaptation des situations de travail.

La première action est d’agir à partir de la pathologie. On étudie l’organisation et on regarde ce que la personne est toujours en capacité de faire. Dans la mesure du possible, l’ergonome agit pour que la personne puisse maintenir le poste qu’elle occupait auparavant. 

Si cela n’est pas possible, l’ergonome va aller vers de la création de poste à handicap pour adapter le poste à la situation de handicap de la personne.

La méthode 3-6-9

Chez Moovency, nous utilisons la méthode « 3-6-9 mois ». Une fois le comité de pilotage de restitution finale réalisé chez un client, nous réalisons un suivi régulier.

  • Trois mois pour analyser la mise en place du plan d’action.
  • Puis ils reviennent au bout des six mois pour voir si cela convient. 
  • Au terme des neuf mois, l’ergonome revient voir s’ il y a une amélioration. 

La volonté est toujours de rester dans une démarche participative pour permettre d’avoir des solutions pérennes.

RDV 3-6-9 mois

Les outils d’analyse biomécanique intégrés à KIMEA

La grille RULA

La grille RULA (Rapid Upper Limb Assessment) utilisée par de nombreux ergonomes est un outil de dépistage des situations de travail susceptibles de déclencher des TMS. Cette méthode d’évaluation détermine les risques des postures de travail observées sur le haut du corps et les évalue avec un score global et local. 

La grille est notamment adaptée pour cette partie du corps où les risques de TMS sont plus élevés (mains, poignets, coudes, épaules). Le score global est basé sur une échelle de cotation de 0 à 7. Les scores dit locaux sont les scores évalués au niveau de chacune des articulations. Leur échelle de cotation varie selon les différentes articulations.

Score de la grille rula

Score de la grille RULA

Elle offre une analyse scientifique et reconnue des exigences des tâches de travail causées sur la partie supérieure du corps de l’opérateur. 

Les restrictions


🔹La méthode RULA
ne s’applique pas à l’évaluation des tâches de manutention manuelle des matériaux qui comporte d’importants déplacements dans l’aire de travail;

🔹Il n’existe aucun calcul prévu pour combiner les scores afin d’obtenir un résultat pour tout le corps.

🔹L’opérateur est soumis au biais de l’observateur. Sachant qu’il est observé, il va inconsciemment changer son comportement et agir différemment de ce qu’il ferait normalement, ce qui pourrait interférer avec l’analyse ergonomique en cours.

🔹Elle ne permet que l’évaluation à un moment donné et cela ne correspond pas à des séquences entières de travail.

🔹Elle ne prend pas en compte d’autres facteurs à risques (individuels, organisationnels, psychosociaux et environnementaux) dans son analyse.

La grille REBA

La grille REBA (Rapid Entire body Assessment) est un outil d’analyse qui permet d’évaluer les contraintes en fonction des angles articulaires. 

Bien que similaire à la grille RULA, la grille REBA s’intéresse quant à elle à l’ensemble du corps. Elle va également permettre de fournir une analyse objective des contraintes exercées par les tâches de l’opérateur. 

Les parties du corps analysées sont : poignets, avant-bras, coudes, épaules, cou, tronc, dos, jambes et genoux.

Les restrictions

 

🔹 La grille REBA se concentre avant tout sur les postures de travail et ne prend pas en compte les autres facteurs de risques (individuels, organisationnels, psychosociaux et environnementaux).

🔹 Elle n’est pas recommandée pour tout ce qui concerne l’analyse de la manutention manuelle et du port de charge.

🔹 L’évaluation de la tâche va être réalisée à un instant déterminé, cela ne va donc pas correspondre à la globalité de réalisation de la tâche. 

🔹L’opérateur peut être amené à changer son comportement et ses méthodes de travail, car il se sent observé. On appelle ça le biais de l’observateur. Celui-ci peut modifier la réalisation de l’analyse ergonomique. 

 

L’équation de NIOSH

L’équation de NIOSH est une méthode d’évaluation des risques des tâches manuelles de manutention. 

Elle permet aux entreprises de fixer les limites de poids afin de protéger l’opérateur lors d’un port de charge afin de minimiser les risques de troubles musculosquelettiques de la partie haute du dos des opérateurs, souvent associés à l’élévation ou à l’abaissement d’une charge. En effet, cette méthode d’évaluation permet aux ergonomes d’analyser si la tâche du port de charge est risquée ou non pour l’opérateur.

Cette équation peut être utilisée pour évaluer des tâches de soulèvement et d’abaissement effectuées par une personne, à deux mains.

Pour cela, l’équation va définir une CMA, c’est-à-dire une Charge Maximale Admissible pour un travailleur en bonne santé. Elle impose une limite. Si l’on va au-delà de la CMA, l’opérateur aura alors un risque de développer des TMS.

Des variables entrent également en jeu. En effet, cette charge maximale peut être abaissée en fonction de différents facteurs. Les ergonomes doivent alors étudier : 

  • la hauteur de prise et de pose ;
  • la profondeur de prise et de pose ;
  • la distance de  la charge entre la prise et la pose ;
  • la fréquence de l’action ;
  • la torsion du tronc ;
  • ou encore la qualité de la prise.

Les ergonomes doivent ensuite comparer le poids recommandé par le CMA et le poids réel porté par l’opérateur. Ainsi, le calcul d’indice de soulèvement peut être réalisé.

Le calcul de la charge maximale admissible (CMA) et de l’indice de soulèvement se réalise…

  • pour la posture d’origine ;
  • et pour la posture de destination du soulèvement de la charge. 

Les restrictions

🔹L’équation de NIOSH propose un niveau de risque global et objectif, mais elle ne peut prédire les lésions que subiront les opérateurs individuellement.

🔹L’équation NIOSH ne prend pas non plus en compte les facteurs de risque individuels, comme le sexe, l’âge ou les antécédents médicaux.

🔹Le biais de l’observateur entre en jeu dans le processus d’analyse. Il est possible que l’opérateur change ses façons d’agir et que cela vienne modifier les résultats de l’analyse ergonomique.

🔹La méthode ne peut pas être utilisée dans les cas suivants si l’action est réalisée :

  • d’une seule main ;
  • pendant plus de 8 heures ;
  • en étant assis ou à genoux ;
  • en poussant ou en tirant ;
  • avec des brouettes ou des pelles ;
  • dans un espace de travail restreint ;
  • avec des objets instables, tels que des seaux ou des récipients de liquides ;
  • avec des mouvements à grande vitesse – plus de 30 pouces par seconde environ ;
  • avec des objets extrêmement chauds ou froids ou dans des températures extrêmes ;
  • ou encore avec une mauvaise liaison entre les pieds et le sol – avec notamment un risque élevé de glissement ou de chute.

La norme NF X35-109

Cette norme publiée par l´Afnor datant de 1989 est une norme relative aux limites acceptables de port manuel de charges par une personne. Elle permet d’évaluer les risques lombaires liés au transport de charge ou au déplacement de chariot. 

La norme NF X35-109 définit des niveaux de risques. Ils peuvent être :

  • « minimum » ;
  • « acceptables » ;
  • « acceptables sous conditions » ;
  • ou « inacceptables ».

Attention, il est important de préciser que ces niveaux sont des références qui peuvent être ajustées en fonction des conditions réelles de l’exécution des tâches. Des coefficients correcteurs, régis par plusieurs facteurs, vont faire évoluer ces niveaux de risques. Ainsi, le poids recommandé par la norme pourra alors être abaissé.

Et voici les différents facteurs qui ont une influence sur la norme NF X 35-109 :

  • la hauteur d’application de l’effort ;
  • la distance parcourue avec la charge ;
  • les conditions environnementales ;
  • l’organisation de la tâche ;
  • ou encore tous les autres facteurs propres à chaque entreprise.

De plus, la norme NF X35-109 peut déterminer également un tonnage journalier. Cela prend donc en compte la totalité des charges portées par un salarié lors d’une journée de travail. 

Les restrictions

🔹 La norme ne s’applique pas lorsque le port de charges s’effectue en empruntant une échelle, un escalier ou même un plan incliné.<

🔹 Le port doit s’effectuer dans une ambiance thermique neutre, sur sol plat, non glissant, sans obstacle.

🔹 Les conditions de référence concernent les personnes ne montrant pas de contre-indication médicale au port de charges.

🔹 Le biais de l’observateur intervient dans l’analyse ergonomique. Le fait d’observer l’opérateur va agir de façon plus ou moins importante sur le comportement de celui-ci. Il peut donc être amené à changer ses méthodes de travail lors de l’enregistrement et cela pourrait modifier l’analyse ergonomique réalisée.

Les autres outils des ergonomes

Afin de mener à bien leur analyse ergonomique, les ergonomes ont recours à une variété d’outils qui ne relèvent pas simplement d’une approche purement biomécanique. 

Comme expliqué plus haut, il est important de prendre en compte l’intégralité des facteurs pour comprendre le travail de l’opérateur dans la diversité de son environnement. 

Au-delà des outils liés à la biomécanique, les ergonomes peuvent également s’appuyer sur d’autres dispositifs. En voici quelques exemples.

Les critères de Gollac

En plus des questionnaires et des entretiens avec les collaborateurs, les ergonomes ont recours, par exemple, à l’utilisation de ces six critères pour mener à bien leur récolte de données : 

  • l’intensité et le temps de travail ;
  • les exigences émotionnelles ;
  • l’autonomie et les marges de manœuvre ;
  • les rapports sociaux et la reconnaissance au travail ;
  • les conflits de valeur ;
  • et l’insécurité de la situation de travail.

En effet, ils permettent d’analyser les facteurs organisationnels et également de pouvoir mesurer les risques psychosociaux. 

Critères de Gollac

Les outils pour comprendre les facteurs organisationnels

Le VSM (Value Stream Mapping)

Cette carte permet de visualiser l’organisation ou encore les flux d’informations au sein de la production.  Elle permet notamment d’identifier les déséquilibres de charge de travail entre les postes.

Le diagramme spaghetti

Cette carte des flux permet de voir les déplacements des opérateurs dans l’atelier. Il aide l’ergonome à identifier les améliorations possibles afin d’optimiser la production. 

Les outils pour comprendre les facteurs environnementaux

En ce qui concerne la compréhension des facteurs environnementaux, les ergonomes ont recours à des outils concrets pour mesurer les effets des nuisances sur les travailleurs. Quelques exemples : 

  • des capteurs analysent l’air pour analyser le risque chimique ;
  • le mètre permet de mesurer si l’espace est trop étroit pour le travailleur ;
  • les thermomètres, quant à eux, mesurent la température ;
  • les luxmètres, de leur côté, permettent aux ergonomes de mesurer l’éclairage ;
  • ou encore les sonomètres accompagnent les préventeurs dans la mesure des nuisances sonores.

Les entretiens d’autoconfrontation, simples ou croisés

Cette méthode permet de mettre en discussion le travail des opérateurs. Par exemple, l’ergonome peuvent filmer trois opérateurs en train de réaliser une même tâche. Par la suite, il va montrer ces vidéos à ces trois personnes. Ainsi, ils pourront facilement mettre en mot leur geste. Expliquer pourquoi ils font les choses de cette façon, et pas autrement.

La solution KIMEA accompagne les ergonomes dans cette démarche, puisqu’elle permet d’extraire des vidéos représentant une action corrélée à des données biomécaniques fiables.

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