Mesurer l’absentéisme : ce que l’absentéisme vous coûte

L’absentéisme a un coût, c’est un fait : il cause des pertes financières, mais aussi des pertes humaines et matérielles. En France, l’absentéisme coûte à une entreprise environ 3 500 euros annuels par salarié, soit 25 milliards d’euros, un chiffre qui fait réfléchir quand on sait que l’absentéisme est en progression depuis 2017. Dans cet article, les experts prévention santé Moovency vous aident à appréhender les coûts directs et indirects de l’absentéisme dans votre entreprise. Apprenez à mesurer votre taux d’absentéisme et suivez les bons indicateurs.

Les chiffres de l’absentéisme

  • On compte en moyenne 14 jours d’absence par an par salarié en France ;
  • De 2017 à 2021, l’absentéisme a augmenté de 4% en France ;
  • Toutes les classes d’âges et les types de postes sont concernés. C’est chez les jeunes de moins de 35 ans que la progression de l’absentéisme est la plus marquée. Elle atteint +54% sur la période ;
  • En France, l’absentéisme coûte à une entreprise environ 3 500 euros annuels par salarié, soit 25 milliards d’euros. Si on prend en compte les coûts cachés, le bilan s’élèverait à 4.059 euros par salarié. C’est 4,7 % du PIB de la France ;
  • 50% des salariés souffrant de lombalgies chroniques ne reprendront pas leur travail après un arrêt de plus de 6 mois.

Le calcul de l’absentéisme, les coûts directs et indirects de l’absentéisme

Les coûts directs de l’absentéisme

Les coûts directs de l’absentéisme sont les plus faciles à appréhender. Ils sont liés aux frais occasionnés par les absences, notamment :

  • Le maintien du salaire du salarié absent, dont une part reste à la charge de l’employeur. L’employeur paye la différence entre les indemnités journalières (IJ) versées par l’Assurance et le salaire du salarié arrêté ;
  • Le montant de la cotisation AT/MP (Urssaf), proportionnel au nombre d’accidents de travail et de maladies professionnelles déclarés par l’entreprise dans l’année ;
  • Le coût des jours de carence pris en charge par l’employeur ;
  • Éventuellement les frais médicaux voire les frais d’hospitalisation.

Les coûts indirects de l’absentéisme

Les coûts indirects, souvent moins faciles à estimer, pèsent lourd dans le bilan des entreprises. Ils coûtent entre 3 et 5 fois la valeur des coûts directs. On peut noter :

  • Le temps perdu lors de l’accident ou de l’arrêt de production ;
  • Le remplacement du matériel, qui peut être endommagé pendant l’accident ;
  • Les coûts liés à la gestion et au remplacement du personnel : la charge de travail supplémentaire pour les ressources humaines, le recrutement, la formation et l’intégration de nouveaux salariés ;
  • La perte de productivité du service qui fait face à des absences prolongées ;
  • La perte de savoir-faire liée au départ d’un salarié qualifié. Ces compétences et savoir-faire longuement acquis sont parfois très difficiles à remplacer dans certains secteurs ou dans certaines zones géographiques où le marché du travail est sous tension ;
  • Les absences supplémentaires causées par la dégradation des conditions de travail : plus assez d’ETP pour fonctionner, démotivation du reste de l’équipe, stress et risques psycho-sociaux qui s’accumulent sur les salariés ;
  • Le temps accordé aux services extérieurs (CARSAT, inspection du travail, etc.) ;
  • Les éventuelles poursuites judiciaires (frais d’avocats).

Pour les entreprises, un taux d’absentéisme qui s’envole, c’est donc un cercle vicieux à l’origine de nombreux coûts financiers qui se mettent en route.

Si on envisage l’absentéisme du côté du salarié, une absence longue durée n’est pas anodine. Elle occasionne une perte de revenu et une dégradation de la santé, tous deux vecteurs de stress. Quand les problèmes de santé entraînent une inaptitude ou une invalidité, c’est toute la société, du salarié à l’État, qui est impactée.

Comment mesurer l’absentéisme dans son entreprise : indicateurs à suivre

En choisissant les bons indicateurs RH à suivre dans votre tableau de bord, votre entreprise sera en mesure de suivre l’absentéisme, d’évaluer ses causes et de prendre par la suite des mesures adaptées. Il s’agit de la première étape avant un plan d’action.

Le taux d’absentéisme, l’indicateur phare pour mesurer l’absentéisme au travail

Le taux d’absentéisme est l’indicateur principal qui permet de mesurer l’absentéisme en entreprise. Pour calculer le taux d’absentéisme, on utilise cette formule :

Chaque mesure doit être prise sur la même période. On calcule généralement le taux d’absentéisme au mois et à l’année.

Les autres indicateurs à suivre pour évaluer

Hormis le taux d’absentéisme, il peut être intéressant de suivre d’autres indicateurs afin de mieux cerner l’ampleur du phénomène en interne.

L’évolution du nombre d’absence, de leur durée moyenne et de leur répartition au sein de l’entreprise (selon les services, l’âge ou les métiers) peut donner des informations stratégiques.

D’autres indicateurs RH et prévention santé sont pertinents selon les situations : nombre d’actions de prévention planifiées, ROI des actions de prévention, questionnaires de satisfaction des employés sur leurs conditions de travail, jours de télétravail pris, etc.

Mesurer l’absentéisme pour initier un plan de prévention

En suivant les bons indicateurs, vous saurez si votre entreprise est confrontée à l’absentéisme. La prise de conscience, étayée par des chiffres venant du terrain, est la première étape nécessaire pour se lancer dans un plan de prévention efficace. À terme, ce dernier permet de réduire l’absentéisme dans votre entreprise et les coûts associés.

Autres articles