L’ergonomie aux États-Unis
L’ergonomie aux États-Unis est un domaine bien développé, influençant divers secteurs tels que les bureaux, les industries, les laboratoires et le milieu médical. Les entreprises américaines intègrent souvent l’ergonomie pour améliorer la productivité, réduire les risques de blessures et augmenter le bien-être des employés.
Où en est l’ergonomie aux États-Unis ?
Ses origines :
L’ergonomie aux États-Unis a ses origines dans les besoins croissants de la Seconde Guerre mondiale, où l’accent était mis sur l’amélioration de la productivité et de la sécurité des travailleurs militaires et industriels.
Après la seconde guerre mondiale, les principes de l’ergonomie ont commencé à être appliqués dans l’industrie civile. En 1957, l’Ergonomics Research Society (devenue plus tard l’Human Factors and Ergonomics Society) a été fondée pour promouvoir l’étude et l’application des principes de l’ergonomie.
Durant cette période, des revues spécialisées comme “Human Factors” ont commencé à publier des recherches sur les aspects cognitifs et physiques de l’ergonomie, marquant le début de l’ergonomie en tant que discipline scientifique.
Son évolution :
Les organisations comme l’Occupational Safety and Health Administration (OSHA) ont commencé à intégrer des normes ergonomiques dans leurs réglementations pour améliorer les conditions de travail dans divers secteurs.
Il est important de préciser que le courant dominant aux États-Unis est l’ergonomie du facteur humain, telle que l’ergomotricité qui est centrée sur la recherche de résultats généraux (sur les postures, les cadences, les ambiances de travail…) et la définition de normes.
À partir du 21è siècle, les avancées technologiques continuent d’influencer le domaine de l’ergonomie, avec des recherches sur l’impact des nouvelles technologies et des environnements de travail sur la santé et le bien-être des travailleurs. De plus, les approches plus participatives, où les travailleurs sont impliqués dans l’analyse et la conception des solutions ergonomiques, sont devenues très populaires pour mieux adapter les postes de travail aux besoins spécifiques des employés.
Et aujourd’hui ?
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Approche réglementaire et législative :
Aux États-Unis, les réglementations ergonomiques sont moins centralisées. L’OSHA (Occupational Safety and Health Administration) fournit des directives mais laisse une grande marge de manœuvre aux entreprises pour leur mise en œuvre. Par exemple, l’Ergonomics Guidelines for Specific Industries, qui aborde les directives spécifiques pour des industries à haut risque, comme le travail de bureau, l’agriculture et la construction.
Les normes ergonomiques peuvent varier d’un État à l’autre et sont souvent influencées par des standards privés comme ceux de l’ANSI (American National Standards Institute).
En comparaison avec la France qui dispose de régulations plus strictes et centralisées, aux États-Unis les entreprises ont plus de marges de manœuvre mais aussi une responsabilité accrue dans la mise en place des pratiques ergonomiques.
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Culture du travail :
La culture du travail aux États-Unis est souvent plus axée sur la productivité et la flexibilité. L’ergonomie peut être vue comme une opportunité d’améliorer la performance et de réduire les coûts liés aux accidents du travail. Il y a une forte pression sur les entreprises pour équilibrer les coûts et les bénéfices des investissements en ergonomie.
En France, nous sommes plus sensibles de mettre l’accent sur la prévention et la santé au travail comme un droit, tandis qu’aux États-Unis, l’ergonomie est souvent abordée sous l’angle de la productivité et de la réduction des coûts.
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Formation et professionnalisation :
La formation en ergonomie est moins systématique qu’en France, mais les programmes de certification, comme ceux offerts par le Board of Certification in Professional Ergonomics (BCPE), sont respectés. Les ergonomes peuvent avoir des formations diverses, incluant l’ingénierie, la psychologie, et les sciences de la santé, ce qui peut conduire à des approches variées de la pratique ergonomique.
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Sensibilisation :
L’OSHA propose des formations et des webinaires pour sensibiliser les employeurs et les employés aux meilleures pratiques en ergonomie.
Nous pouvons également constater que les principes ergonomiques sont intégrés dans les programmes de certaines disciplines, comme l’ingénierie, la médecine et la gestion. Ce qui permet une expansion des notions de l’ergonomie ainsi que de ses bases fondamentales.
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Technologies :
Les avancées technologiques en matière d’ergonomie en France et aux États-Unis montrent des similitudes, bien que les approches et les priorités puissent différer en fonction des contextes culturels, réglementaires et économiques de chaque pays.
De manière générale, les États-Unis utilisent notamment l’IA et des logiciels 3D qui permettent d’évaluer et à optimiser les postes de travail.
Conclusion
Nous avons pu constater que nos connaissances et technologies destinées à l’ergonomie, n’étaient pas si différentes. Les États-Unis et la France abordent l’ergonomie sous un angle légèrement différent. En effet, en France nous privilégions la prévention et la santé au travail en tant que droit, tandis qu’aux États-Unis, l’ergonomie est fréquemment perçue à travers le prisme de la productivité et de la réduction des coûts.