Comment prévenir les risques de TMS dans le milieu de l’aéronautique ?
C’est la question que s’est posée le groupe Safran Helicopter Engines. Découvrons ensemble le retour d’expérience sur un cas d’usage de notre ergonome Romane et d’Olivier Larcheron, ergonome de Safran Helicopter Engines.
Le groupe : Safran Helicopter Engines
Présentation de l’entreprise
Filiale du groupe SAFRAN, Safran Helicopter Engines est le leader mondial de la motorisation d’hélicoptères. Recensant plus de 5800 collaborateurs dans le monde entier, avec 3 sites en France, leur mission principale est d’apporter un soutien inconditionnel à leur clientèle pour faire décoller leurs hélicoptères grâce aux moteurs du groupe.
Ainsi, face à ce défi de taille, la question de la prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) est au cœur des enjeux de l’entreprise.
Les enjeux de la prévention et des TMS chez Safran Helicopter Engines
Depuis 2012, le groupe déploie le programme “Ergonomie Safran” et développe différents engagements, comme une feuille de route déployée sur 5 années pour l’intégration de l’ergonomie dans l’activité industrielle ainsi que la prévention santé.
Différentes actions et outils ont dès lors été déployés par Safran Helicopter Engines, mais ces derniers restent limités avec un effet de variabilité, provoquant un manque dans l’évaluation des facteurs de risques biomécaniques.
Ces facteurs de risques présentent des enjeux liés à l’accidentologie sur les sites français du groupe :
Sur le site de Tarnos, pour les opérateurs et techniciens, la motorisation d’hélicoptères repose essentiellement sur des activités de maintenance et d’atelier : 70% ont des activités manuelles et 30% ont des activités liées à la machinerie.
Liés à ces activités, la présence des troubles musculo-squelettiques est ainsi accrue pour ces employés, touchés à tout âge. Une majeure partie de ces employés est vieillissante, ce qui les rend plus susceptibles d’être touchés par ces TMS et rend ainsi le taux de turnover plus élevé.
Ces données alarmantes poussent ainsi le groupe à revoir l’orientation des outils vers une une analyse plus fine des facteurs de risques pour améliorer les besoins terrains.
Safran Helicopter Engines a ainsi envisagé plusieurs pistes de réflexion pour la mise en œuvre d’actions concrètes et s’est tournée vers l’introduction de solutions préventives grâce aux outils KIMEA.
La solution KIMEA : Retour sur un cas d’usage
L’insertion progressive de l’outil
L’insertion progressive de l’outil
Dès 2019, Safran Helicopter Engines & Moovency ont entamé une collaboration avec l’outil KIMEA. Découverte de l’outil, positionnement en interne, questions techniques et accompagnement des ergonomes ont ainsi rythmé la collaboration.
Durant deux années, nous avons testé ensemble l’outil KIMEA pour identifier et prioriser les cas d’usages pour le déployer au mieux.
Illustration : notre cas d’usage
Voici notamment l’un des cas d’usages qui a permis une utilisation efficace et complète de l’outil KIMEA pour Safran Helicopter Engines.
LE MAINTIEN & RETOUR A L’EMPLOI
Dans un contexte de maintien et retour à l’emploi, la réflexion s’est tournée vers l’inclusion du handicap et des problématiques de santé des employés, face à une certaine restriction par le médecin du travail.
Deux grandes questions se sont alors posées : est-ce que le poste était adapté à l’employé ? Face à un retour à l’emploi, existe-t-il un poste adapté aux besoins de chaque employé ?
Face à ces défis, le processus s’est déroulé en plusieurs étapes :
- L’évaluation de la faisabilité au maintien du poste et/ou retour à un poste adapté.
- Une analyse ergonomique en 3 étapes, incluant:
- Une analyse de niveau 1 sur la base du DUERP ;
- Une analyse ergonomique du poste et des machines.
L’essentiel était de récolter des données et observer les facteurs de risques de chaque poste. Dans un second temps et afin d’aller plus loin dans l’analyse, les mesures obtenues par l’outil de captation KIMEA ont permis de confirmer que le poste était compatible avec les restrictions émises par la médecine du travail.
KIMEA a donc servi par la data de valider la reprise du travail sur ce poste de salarié.
Cette analyse complémentaire a permis à la fois :
- d’identifier d’autres articulations en mouvement ;
- d’observer les articulations les plus sollicitées par le travailleur en temps réel ;
- d’identifier le score sur la règle de RULA et ainsi réfléchir à un éventuel aménagement du poste.
De par les données KIMEA, on a pu voir que l’épaule n’était effectivement pas sollicitée de façon contraignante, à contrario des poignets. Cela a conduit à une réflexion collective permettant d’avoir un outil d’aide au serrage pour soulager le poignet de tous les opérateurs.
Nous sommes ainsi passé d’une situation individuelle à un échange commun entre les différents acteurs sur site.
Safran Helicopter Engines & Moovency
Notre démarche d’évolution
Aujourd’hui, la démarche de collaboration a évolué entre Safran Helicopter Engines & Moovency ; un véritable accompagnement s’est créé au fur et à mesure du développement de l’outil, des questions techniques et des suggestions des deux parties prenantes.
L’utilisation de l’outil est dès lors passé à une prévention primaire à une prévention tertiaire, de situation individuelle à des chantiers collectifs sur tous les sites de Safran Helicopter Engines
La valeur ajoutée de KIMEA est ainsi de mettre en discussion les modes opératoires entre les différentes parties pour déclencher des actions de sensibilisation et d’aménagement.
Nos perspectives d’avenir
Et pour la suite ?
Pour la suite de KIMEA chez Safran Helicopter Engines, la volonté est de déployer l’outil et la pratique sur plusieurs sociétés du groupe et à l’international du périmètre de Safran Helicopter Engines.
Une autre ouverture serait également la digitalisation des outils ergonomiques de Safran Helicopter Engines avec l’accompagnement de Moovency.
Remerciements
Un grand merci à Romane Repessé et Olivier Larcheron pour ce retour d’expérience, dont le replay du webinair en date du 12 Septembre 2023 est disponible juste ici :