TMS chez les jeunes : comment les prévenir ?

Lorsque l’on évoque les troubles musculosquelettiques (TMS), on pense généralement aux adultes en les considérant comme l’apanage du contexte professionnel.

Cependant, des rapports de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) ont mis en lumière une prévalence élevée des TMS chez les enfants et la jeune population. 

Face à cette situation préoccupante, il est nécessaire de prendre le problème à bras le corps et de se concentrer sur des stratégies préventives précoces, afin de ne pas nuire au développement musculosquelettique des plus jeunes.

TMS chez les jeunes : quelques chiffres

 

  • La prévalence des TMS chez les enfants et les jeunes (de 7 à 26,5 ans) qui ne sont pas encore entrés sur le marché du travail est d’environ 30 %
  • La prévalence moyenne chez les jeunes travailleurs (15 à 32 ans) entrés sur le marché du travail atteint les 34%.
  • Les jeunes femmes avant d’être sur le marché du travail sont plus susceptibles d’être touchées par les TMS que l’ensemble de la population (34% des femmes contre 26% des hommes et 27% de l’ensemble).

Dans les pays européens, on s’aperçoit que la prévalence de jeunes atteints par des troubles musculosquelettiques (TMS), avant l’entrée dans le monde du travail, augmente à la suite de leur insertion professionnelle : La prévalence moyenne initiale est de 27% (pourcentage médian), et ce pourcentage augmente à 36% après l’entrée dans le monde du travail.

Les principaux facteurs liés à l’apparition des TMS chez les plus jeunes

Les facteurs physiques ont une grande influence dans l’apparition des TMS. On peut notamment citer :

 

    • L’obésité : plusieurs données suggèrent qu’un IMC élevé chez un enfant ou une jeune personne peut entraîner une apparition des TMS plus accrue. 
    • Le manque de sommeil : La qualité du sommeil est essentielle pour préserver la santé physique, mentale et cognitive des individus. Chez les plus jeunes, la qualité du sommeil est un facteur prédictif des douleurs au cou, au bas du dos et aux épaules.
    • Le sédentarisme ou au contraire la sur-activité physique inadaptée : dans les deux extrêmes, il pourrait être associé à la présence de douleurs dorsales chez les plus jeunes

 

    • Les blessures liées aux activités de loisirs : Les premières chutes et divers accidents peuvent contribuer à l’apparition des TMS.
    • Postures inadaptées :  Les plus jeunes ont tendance à avoir une mauvaise posture pouvant conduire à des douleurs dorsales et/ou cervicales ;  dès l’enfance, il est alors décisif de transmettre des habitudes de bonnes postures. 
    • Douleurs de croissance : au cours de la croissance, des douleurs musculaires ou osseuses peuvent apparaître et impacter le dos ou les jambes chez les plus jeunes.  


Auxquels sont corrélés des facteurs socio-économiques et individuels (genre, âge…) qui peuvent déterminer l’apparition des TMS.

La prévention au service des jeunes générations

L’enjeu est donc clair, la prévention de l’apparition des TMS dès l’enfance apparaît comme un  levier essentiel pour préserver leur développement musculo-squelettique. Elle permet aussi d’éviter que ces maux déjà existants soient exacerbés par l’entrée dans le monde du travail.

Quelles stratégies préventives sont à mettre en place dès l’enfance ?

L’éducation

L’éducation apparaît comme un moyen d’action efficace pour apporter des bonnes connaissances et sensibiliser les jeunes au développement musculo-squelettique, aux douleurs et aux facteurs de risques. De manière ludique, une culture de prévention peut être abordée auprès des jeunes populations dans les écoles. 

A noter que les mauvaises postures se retrouvent davantage dans l’environnement scolaire ; le fait de s’avachir à son bureau d’écolier ou encore un cartable trop lourd sont une conséquence des douleurs musculo-squelettiques. Cela passe par des actions de prévention dans les écoles, mais aussi par l’implication des parents et des éducateurs.

Un suivi médical

En général, la croissance des jeunes personnes s’arrête à la fin de la puberté. Celle-ci varie selon les individus, mais en moyenne pour les garçons vers 16/17 ans et 14/16 ans pour les filles. Au cours de cette croissance, selon sa rapidité, les premières douleurs musculaires ou osseuses peuvent apparaître : il est important d’avoir un suivi médical dès le plus jeune âge pour surveiller cette croissance et prévenir certaines pathologies. 

L’exercice physique 

L’exercice physique présente de nombreux bienfaits pour le développement des plus jeunes. L’activité physique favorise la croissance et un développement sain. Cela permet d’augmenter les habiletés motrices et de réduire les tensions musculaires. La dépense énergétique est aussi bénéfique pour prévenir l’obésité et/ou la prendre en charge, étant l’un des facteurs de l’apparition des TMS chez les plus jeunes. 

La sensibilisation aux blessures

Prévenir les blessures lors des activités de loisirs et sportives par le biais d’une sensibilisation permet de faire prendre conscience aux plus jeunes des éventuels risques et d’adopter les bons comportements pour éviter des traumatismes physiques. 

Des équipements ergonomiques 

L’ergonomie a aussi son rôle à jouer, et ce dès n’importe quel âge. Par exemple, le recours à du matériel de bureau adapté : bureau, chaises, matériel informatique… À la fois pour les étudiants ou les jeunes actifs déjà sur le marché du travail permet de prévenir la fatigue et les tensions musculaires, mais aussi d’améliorer la posture. 

Conclusion

Bien sûr, dans une approche de prévention, il est également nécessaire de considérer les autres facteurs de risques (individuels, psychosociaux, organisationnels…) pour qu’elle soit globale et représentative. 

La prévention des TMS chez les jeunes est ainsi cruciale pour leur santé et leur développement futur. L’adoption de bonnes pratiques dès le plus jeune âge, par le biais d’une sensibilisation et d’une éducation sur le sujet constitue une approche pérenne.

En investissant dans ces stratégies, nous pouvons réduire la prévalence des TMS et garantir aux jeunes générations une entrée dans la vie professionnelle plus sereine ! 

SOURCE : 

European Agency for Safety and Health at Work – EU-OSHA : Rapport sur les troubles musculo-squelettiques chez les enfants et les jeunes : prévalence, facteurs de risque, mesures préventives (2021). https://osha.europa.eu/sites/default/files/2021-10/Mainstreaming_MSDs_into_education_report.pdf

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