L’alimentation, un facteur complémentaire important à la prévention des TMS
De manière générale, l’alimentation est un facteur essentiel de notre bonne santé. Que ce soit en termes d’apports en énergie ou de santé, une bonne alimentation diminue grandement le risque de maladies et augmente l’espérance de vie.
On entend souvent que notre estomac est un “deuxième cerveau”. Un réseau complexe de plusieurs centaines de millions de neurones se trouve dans notre abdomen, tout au long du tube digestif. Étant donné qu’il régule de façon autonome certaines fonctions essentielles, on le désigne comme le « deuxième cerveau ».
Alimentation et TMS
Les TMS se manifestent lorsqu’il y a un déséquilibre entre les sollicitations liées au travail, les ressources des travailleurs ainsi qu’à la capacité de récupération des travailleurs, entraînant un déséquilibre musculosquelettique. Ceux qui ne disposent pas de repos et de récupération suffisants sont davantage exposés à ce risque. Une mauvaise nutrition, un manque de condition physique et une hydratation insuffisante aggravent également la situation.

Paru dans Réalités Cliniques n°3 – 15 septembre 2023
L’alimentation joue un rôle crucial dans la réduction du risque de troubles musculosquelettiques (TMS) pour plusieurs raisons :
- Maintien de l’énergie et de la force musculaire : Une alimentation équilibrée fournit les nutriments nécessaires pour maintenir l’énergie et la force musculaire. Les protéines, par exemple, sont essentielles pour la réparation des tissus musculaires endommagés.
- Réduction de l’inflammation : Certains aliments, comme les fruits, les légumes, les noix et les poissons riches en oméga-3, ont des propriétés anti-inflammatoires. Une alimentation anti-inflammatoire peut aider à réduire les douleurs articulaires et musculaires associées aux TMS.
- Maintien d’un poids santé : Un poids excessif met plus de pression sur les muscles, les articulations et le squelette, augmentant ainsi le risque de TMS. Une alimentation saine aide à maintenir un poids optimal, réduisant ainsi la charge sur le système musculosquelettique.
- Amélioration de l’hydratation : Une bonne hydratation est essentielle pour maintenir l’élasticité des muscles et des tendons, réduisant ainsi le risque de blessures. L’eau favorise également le transport des nutriments essentiels vers les cellules musculaires et l’élimination des toxines.
- Prévention des carences nutritionnelles : Les carences en vitamines et minéraux (comme le calcium, le magnésium et les vitamines D et B) peuvent affaiblir les os et les muscles, augmentant ainsi la susceptibilité aux TMS. Une alimentation riche en nutriments soutient la santé des os et des muscles.
Comment prévenir le risque de TMS au niveau de l’alimentation dans le cadre du travail ?
L’exemple des cantines d’entreprise
Il n’y a pas forcément d’obligation légale mais les entreprises proposent généralement une des ces trois solutions pour faciliter le système de restauration de leur salariés : système de ticket restaurant, aménagement d’un espace au sein de l’entreprise ou mise en place d’une cantine d’entreprise.
Point sur la réglementation
Selon la réglementation française :
- Les entreprises de plus de 50 salariés doivent mettre en place un local restauration. L’entreprise en question doit consulter le comité social et économique avant la mise en place de ce local.
- Les entreprises de moins de 50 salariés n’ont pas l’obligation de mettre en place un local restauration. En revanche, l’entreprise doit mettre à la disposition des salariés un emplacement leur permettant de se restaurer dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité.
Les cantines d’entreprises sont également tenues de respecter des normes d’hygiène et sanitaires : chaîne de froid, TIAC (toxi-infection alimentaire collective), locaux de restauration.
D’autre part, TPE, PME et grandes entreprises ont toutes l’obligation d’accorder au moins 30 minutes de pause déjeuner à chaque salarié. Elles doivent aussi proposer une solution de restauration, tout en respectant le cadre législatif.
En France, le repas est compris entre 7€ et 13€ en moyenne. Si la participation financière de l’entreprise est inférieure à « 50 % de l’évaluation forfaitaire, la différence est soumise à cotisations. Si la participation est supérieure à 50 % de l’évaluation forfaitaire, l’avantage en nature est négligé et ne sera pas intégré dans l’assiette des cotisations”.
Par exemple, si votre salarié participe à hauteur de 3 € par repas. L’évaluation forfaitaire est fixée à 5,35 € (pour 2024). L’avantage en nature nourriture peut être négligé et ne sera pas soumis à cotisations.
Minimiser le risque avec un temps et une alimentation adaptés
Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, l’alimentation peut jouer un rôle important dans l’apparition et l’aggravation des TMS. Il est donc nécessaire de respecter certaines règles afin de minimiser les risques liés à l’alimentation.
Tout d’abord, il est essentiel de manger sainement pour bien assimiler les nutriments et favoriser l’élimination des déchets. Il faut privilégier des aliments de qualité, notamment les légumes, les fruits de saison, les protéines végétales ainsi que les œufs et le poisson.
Prendre le temps de bien mâcher les aliments est essentiel pour faciliter la digestion. Il est également conseillé de consacrer au moins vingt minutes à chaque repas, dans un environnement calme, à des heures régulières, et en consommant des portions appropriées.

« J’ai été amené à intervenir dans le cadre d’un projet de conception d’un restaurant scolaire comprenant l’espace de restauration, l’espace de stockage, et l’espace de cuisine pour la préparation des repas.
L’origine du projet émanant d’une volonté de revoir la conception de cet espace, pour le rapprocher de l’établissement scolaire de la commune concerné, et permettant de prendre en compte plusieurs remontées des agents sur des contraintes associés au lieu existant (difficultés organisationnelles, apparition de troubles musculosquelettiques, équipements non fonctionnels, …).
Il a été primordial de comprendre les enjeux du projet à la fois pour la collectivité qui encadrait ce projet, pour les agents qui seraient amenés à travailler dans cet espace, et pour l’ensemble des services qui seraient amenés à intervenir dans ce cadre. »
« Mon intervention a concerné dans un premier temps une analyse des différentes activités réalisées dans le précédent espace de restauration (ATSEM, cuisiniers, agents d’entretien, service de livraison, enseignants accompagnants, …) pour capitaliser les contraintes et les ressources du lieu existant pour les activités respectives de chaque service.
Cette analyse des activités, au travers d’observations, d’entretiens, d’analyse des flux, de métrologie d’ambiances sonores et lumineuses, (etc.) m’a permis de bien comprendre la dynamique installée dans l’utilisation des anciens locaux. Une fois le diagnostic posé sur l’existant, nous avons mis en place des groupes de travail avec l’ensemble des services afin de travailler sur la base de ce diagnostic, et formuler des besoins fonctionnels sur le nouvel espace.
A partir de cela, j’ai pu établir un cahier des charges qui concernait à la fois la conception bâtimentaire, les équipements de travail, l’organisation des préparations, des services, des livraisons et de l’entretien du lieu, etc. Autant de besoins portant sur des aspects de conception, que sur des aspects d’acquisition de matériel, de gestion de l’organisation, ainsi que des pistes d’aspects humains (formation, …).
Nous avons pu simuler ces différentes pistes d’actions par la réalisation de modélisation en 3D de l’espace, l’élaboration d’un plan pour guider la conception, de maquettes, … afin de valider les différentes propositions émises dans le plan d’action. Tout cet accompagnement ayant permis la conception du nouvel aspect en intégrant les attentes de la collectivité à l’origine du projet, et des besoins des agents devenus acteurs du projet au travers d’une démarche participative.
Un suivi tout au long de la réalisation des travaux, et une seconde phase d’analyse une fois ceux-ci terminés à enfin permis d’évaluer les mesures déterminées, et s’assurer de la pertinence de celles-ci. »
Conclusion
En somme, une alimentation équilibrée et adaptée contribue à renforcer le corps, à réduire l’inflammation, et à améliorer la récupération, jouant ainsi un rôle clé dans la prévention des TMS.
Proposer une alternative saine, avec la mise en place des services de restauration peut permettre d’encadrer des bonnes pratiques nutritionnelles. Que ce soit en mettant en place le financement de tickets restaurant, d’un espace aménagé ou d’une cantine d’entreprise, les salariés seront plus susceptibles de prendre soin de leur alimentation et du temps qu’ils y consacrent.
Ces espaces permettent également de créer un lieu sympathique et communautaire au sein de l’espace professionnel. Cela va favoriser l’épanouissement et le confort des salariés qui vont se retrouver autour d’un esprit de cohésion au sein de l’entreprise.
Sources :
- Ursaff : https://www.urssaf.fr/accueil/employeur/cotisations/avantages-en-nature.html#:~:text=L’%C3%A9valuation%20forfaitaire%20est%20fix%C3%A9e,%2D%201%2C50%20%E2%82%AC).
- Droit du travail : https://www.editions-tissot.fr/actualite/droit-du-travail/permettre-aux-salaries-de-prendre-leurs-repas-quelles-sont-vos-obligations
- Cantines d’entreprise https://ehonline.eu/cantine-d-entreprise/
- https://www.midietdemi.fr/restauration-entreprise/definition-restauration-collective/#:~:text=On%20entend%20par%20cantine%20ou,du%20code%20g%C3%A9n%C3%A9ral%20des%20imp%C3%B4ts.