La place de l’ergonomie dans la RSE

 

La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est aujourd’hui devenue incontournable pour de nombreuses entreprises, représentant un levier de performance au travail. Volet social, économique ou environnemental… En quoi l’ergonomie peut-elle avoir un impact décisif dans la RSE ? Dans cet article, découvrons comment l’ergonomie contribue à une démarche RSE.

La RSE : concept et définition

La Commission Européenne définit la responsabilité sociétale/sociale des entreprises comme « un concept qui désigne l’intégration volontaire, par les entreprises, de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ».

En somme, la RSE consiste à prendre en compte les enjeux du développement durable dans les pratiques et stratégies des entreprises.

Le concept apparaît dans les années 50 avec la publication de The Social Responsabilities of the Businessman, par Howard Bowen en 1953, qui évoque la notion pour la première fois et  met en avant l’idée que les entreprises sont des acteurs sociaux avec des responsabilités envers la société.

La RSE regroupe 3 grands piliers : 

 

  • VOLET ÉCONOMIQUE : Ce pilier se concentre sur s’assurer de la viabilité économique pour l’entreprise et créer de la valeur ajoutée pour les parties prenantes tout en respectant les enjeux du développement durable. 

 

  • VOLET SOCIAL : Ce volet englobe les aspects liés aux conditions de travail et au bien-être des employés ; cela inclut l’amélioration de la qualité de vie au travail, la promotion de la diversité et de l’inclusion ou encore la santé et sécurité. 

 

  • VOLET ENVIRONNEMENTAL : Il met l’accent sur les actions visant à minimiser l’empreinte écologique de l’entreprise et à préserver l’environnement.

À travers ces différents volets, la RSE permet d’évaluer la performance globale de l’entreprise en tenant compte à la fois des impacts positifs et négatifs des actions entreprises. Il ne s’agit plus uniquement de se focaliser sur la rentabilité et le chiffre d’affaires, mais d’adapter le modèle économique en intégrant des mesures éthiques et favorables au développement durable. 

La RSE n’est pas une obligation légale, elle se base sur le volontariat des entreprises. Toutefois, certaines d’entre elles sont soumises à des lois et des décrets qui les obligent à diffuser des  reportings extra-financiers (ou reporting RSE) pour “communiquer sur les implications sociales, environnementales, sociétales de ses activités ainsi que sur son mode de gouvernance” selon le Ministère de la Transition Écologique.

L’importance de la RSE en entreprise

En 2023, la France se situait à la 4e place du classement mondial sur la RSE. 

Aujourd’hui, la Responsabilité Sociétale des Entreprises s’impose comme une évidence pour de nombreuses structures. Les intérêts d’intégrer une démarche RSE sont nombreux, et offrent des avantages évidents, qui permettent…

 

  • D’anticiper les évolutions réglementaires : comme la RSE est un engagement volontaire, certaines entreprises sont déjà préparées à d’éventuels changements réglementaires..

 

  • De réduire les coûts et améliorer les performances : en revoyant le fonctionnement et en priorisant certaines initiatives, les coûts ainsi que les performances peuvent être optimisés. 

 

  • D’améliorer son image de marque : L’engagement RSE est synonyme de confiance et de crédibilité, un atout clé pour les parties prenantes d’une entreprise. 

 

  • De renforcer sa marque employeur : Elle peut se révéler être un facteur d’attraction pour le recrutement. De plus en plus de salariés, notamment issus de la Génération Z, sont sensibles à la démarche et elle peut être perçue comme un critère dans le choix d’une entreprise. 

 

  • De se distinguer de la concurrence : dans un marché dense, la démarche RSE peut se révéler être une véritable valeur ajoutée et se transformer en avantage concurrentiel. 

 

  • D’améliorer les conditions de travail des salariés.

Et c’est notamment ce dernier point qui est aujourd’hui la principale attente des salariés quand on évoque une démarche RSE.

Selon le Baromètre de Perception de la RSE 2023 du MEDEF, les sujets de Santé, Sécurité et Qualité de Vie au Travail (QVT) sont toujours perçus comme des sujets prioritaires en termes de RSE pour les salariés interrogés. 

Les conditions de travail et la qualité de vie au travail (QVT) apparaissent comme des enjeux primordiaux du volet social de la RSE. 

Comment les intégrer pleinement et les améliorer continuellement ?

L’ergonomie, un vecteur essentiel de la démarche RSE

 

Pour de nombreuses organisations, la mise en œuvre d’actions pour renforcer le volet social peut être difficile à appréhender. C’est ainsi que se révèle l’ergonomie, qui est un levier d’action essentiel pour améliorer la santé et le bien-être des salariés et promouvoir ce volet de façon durable et responsable. Aujourd’hui, l’ergonome a un rôle clé dans une entreprise pour améliorer les conditions de travail et la qualité de vie au travail pour les salariés. L’intégration de la discipline au cœur d’un environnement de travail a démontré de nombreuses retombées positives :

 

  • Baisse de l’absentéisme ; 
  • Prévention et réduction du risques de TMS ; 
  • Amélioration de la productivité ; 
  • Diminution des coûts liés aux accidents du travail
  • ….

L’ergonomie fait d’ailleurs partie des considérations dans les préconisations de la norme ISO 26000. 

Qu’est-ce que la norme ISO 26000 ? 

La norme ISO 26000 est la première norme internationale à fixer les lignes directrices pour conduire une démarche RSE autour de sept questions centrales: la gouvernance de l’organisation, les droits de l’Homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, les loyautés des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les Communautés et développement local. Pour chacune de ces thématiques, on retrouve plus de 36 domaines d’actions.

Les entreprises qui suivent les lignes directrices de l’ISO 26000 sont encouragées à considérer l’ergonomie comme une composante essentielle de leur RSE. Elle met l’accent sur les relations et les conditions de travail, et l’ergonomie peut y être intégrée facilement, en se basant sur les principes de la norme ISO 26800, une norme complémentaire de l’ISO 26000.

La norme ISO 26800

La norme ISO 26800, intitulée “Ergonomie — Approche générale, principes et concepts”  établit un cadre général des principes et concepts fondamentaux en ergonomie. 

“La présente Norme internationale décrit l’approche générale de l’ergonomie et spécifie ses principes et concepts de base. Ceux-ci sont applicables à la conception et à l’évaluation des tâches, des postes, des produits, des outils, des équipements, des systèmes, des organisations, des services, des installations et des environnements afin de les rendre compatibles avec les caractéristiques, les besoins et valeurs, et les capacités et les limites des personnes.

Les recommandations fournies dans la présente Norme internationale sont destinées à améliorer la sécurité, le fonctionnement, l’efficacité, l’efficience, la fiabilité, la disponibilité et la maintenabilité du résultat de la conception tout au long de son cycle de vie tout en préservant et en favorisant la santé, le bien-être et la satisfaction des personnes impliquées ou affectées.

Les utilisateurs cibles sont les concepteurs, les ergonomes et les chefs de projet, ainsi que les dirigeants, les travailleurs, les consommateurs (ou leurs représentants) ainsi que les fournisseurs. La présente Norme internationale sert également de norme de référence pour l’élaboration de Normes internationales incluant des aspects ergonomiques.”

En intégrant ces principes dans le cadre de la RSE, la norme ISO 26800 peut jouer un rôle clé pour améliorer les conditions de travail et la qualité de vie au travail des employés – mais pas que ! Voici comment l’ergonomie peut aussi être une ressource durable dans les 2 autres volets : 

 

  • VOLET ECONOMIQUE : Comme nous l’avons mentionné plus haut, l’ergonomie contribue à améliorer la performance économique d’une organisation en augmentant l’efficacité et la productivité des employés ; les entreprises peuvent réduire  les accidents du travail, ce qui diminue les coûts liés à l’absentéisme. 

 

  • VOLET ENVIRONNEMENTAL : L’ergonome participe à la conception de systèmes de travail durables, en optimisant notamment les processus ou les postes de travail. Il s’agit de répondre aux besoins humains tout en minimisant les impacts environnementaux. 

 

L’ergonomie est ainsi un vecteur de l’engagement qu’une organisation peut prendre vis-à-vis de sa politique RSE : qu’attendez-vous pour sauter le pas ?

Sources  : 

 

Autres articles